Les réactions des professionnels face à la « radicalisation » des jeunes. Une étude exploratoire - 22/04/17
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Résumé |
Introduction |
Les jeunes dits « radicalisés » ne consultent pas ou très peu dans les structures sanitaires. C’est sur le terrain et dans les structures sociales et pénitentiaires que les professionnels les rencontrent. L’objectif de cette recherche était d’étudier la manière dont les professionnels, psychologues et éducateurs étaient impactés par la « radicalisation » des adolescents et jeunes adultes.
Méthodes |
Dans le cadre d’un groupe de recherche sur l’engagement chez les jeunes, rattaché à un centre ressource en clinique transculturelle, deux éducateurs de l’Aide Sociale à l’Enfance et trois psychologues (d’institutions pénitentiaire, judiciaire et d’une maison des adolescents) ont répondu à une interview semi-structurée, visant à explorer leurs réactions contre-transférentielles (au sens où l’entend Devereux). Les entretiens ont été analysés qualitativement selon la méthode de l’Interpretative Phenomenological Analysis.
Résultats |
De l’analyse transversale de ces entretiens ont émergé cinq grands thèmes : la « radicalisation », entre représentations subjectives et inductions médiatiques ; la mise à l’épreuve de l’identité professionnelle ; la traversée émotionnelle des professionnels ; l’institution en prise avec la « radicalisation » ; le recours au transculturel. Des différences contre-transférentielles notables émergent entre les professionnels, s’agissant notamment de la fascination et de la résonance aux problématiques personnelles. La mise à l’épreuve de l’identité professionnelle est retrouvée chez tous et discutée au regard de la dimension traumatogène des attentats.
Conclusion |
Cette étude exploratoire des réactions des professionnels face aux jeunes « radicalisés » a permis de penser les pistes pour une recherche à plus grande échelle. Il semble que des dispositifs de supervision soient nécessaires pour permettre aux professionnels d’élaborer leurs réactions contre-transférentielles.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Abstract |
Introduction |
Young people qualified as “radicalized” are not used to be taking in charge. This could be explained because the majority of “radicalized” people have not a psychiatric illness. Professionals can meet them in real life or in specialized structures such as social or judicial institutions. The aim of this research was to study the way professionals are impacted by the “radicalization” phenomenon. An other aim is to regroup all the professionals’ perceptions about the “radicalization” terminology.
Methods |
In the context of a working group about the young people's commitment, linked to a transcultural center, two educators of social assistance for childhood and three psychologists (one from prison, one from judicial institution, one from an adolescent psychiatric department) have been agree to answer an interview in order to analyze their reactions facing “radicalization”. After writing down, interviews have been qualitatively analyzed according to the Interpretative Phenomenological Analysis method.
Results |
Five themes have been highlighted after a transversal analysis and are presented as follows: “radicalization”, between subjective representations and media inductions; the probation of professional identity; the professional's emotional feeling; and eventually the resort to transcultural methods. A discussion allowed to highlight some important differences between educators and psychologists, such as fascination and echo in personal problems. Indeed, these reactions are more pregnant among psychologists (depending on the choice or not for professionals to study “radicalization's” problem). Probation of professional identity is common for all people and could be explained by the religious question (which is related to unknown and sacred questions) and by the traumatic power of terrorist attacks. Facing this phenomenon, some strong reactions from the institution appear such as paranoiac reactions. The majority of participants considered transcultural consultations as a good way to help “radicalized” young people.
Conclusion |
It was an exploratory study about the professionals’ reactions in front of “radicalized” teenagers and young adults. It allowed to indicate a direction for a future research. A supervision seems to be required for these professionals. Trauma is pregnant among these professional's reactions, it is necessary to still explore this dimension in a following research.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Radicalisation, Psychologue, Éducateur, Réactions, Contre-transfert, Traumatisme, Transculturel
Keywords : Radicalization, Psychologist, Educator, Reactions, Trauma, Transcultural
Plan
Vol 65 - N° 3
P. 155-163 - mai 2017 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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